Les prix des logements dans l’Union européenne ont augmenté beaucoup plus fortement que le coût de la location d’une maison au cours de la dernière décennie, selon une étude des tendances immobilières à long terme en Europe.
Les recherches de la Commission européenne montrent que les loyers et les prix de vente des logements dans l’UE ont augmenté régulièrement depuis 2010. Mais le coût d’achat d’une maison a grimpé de 45 %, tandis que les augmentations de loyer ont été en moyenne bien inférieures à 17 %.
Le marché de l’immobilier de location et de la vente a changé en 2015, lorsque le prix d’acquisition d’une maison a commencé à augmenter beaucoup plus rapidement que le coût de la location. Cette tendance s’est poursuivie depuis et l’écart s’est considérablement creusé au cours des quatre dernières années.
Le marché immobilier européen est resté dynamique pendant la pandémie, alimenté par une longue période de taux d’intérêt ultra bas et une demande accrue de maisons plus grandes, car beaucoup d’entre nous ont été contraints de passer plus de temps chez eux.
Hausse mondiale des prix de l’immobilier
Les prix ont également augmenté en dehors de l’Europe, même si de grandes parties de l’économie mondiale ont été bouleversées pendant la première année après l’apparition du COVID-19. Les prix des logements ont grimpé en 2020 dans les trois quarts des 60 pays inclus dans l’indice mondial des prix des logements du FMI.
Et les recherches en ligne de maisons ont atteint des niveaux record dans de nombreux pays, y compris aux États-Unis, selon le FMI.
Même en Allemagne – où la location est traditionnellement populaire – les gens ont attrapé le virus de la propriété. « Nous en avions assez de louer… maintenant au moins nous remboursons un crédit et nous finirons avec un bien immobilier… sa valeur a déjà augmenté d’environ 7% », a déclaré un homme qui a acheté un appartement dans un village du sud-ouest du pays au journal britannique The Sunday Times.
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Ralentissement des prix de l’immobilier ?
Alors que l’emprise du COVID-19 sur les économies européennes commençait à se relâcher, les loyers et les prix des logements ont continué d’augmenter au premier trimestre 2022, grimpant respectivement de 1,4 % et 10,5 % sur l’année, selon les chiffres de la Commission européenne.
Mais le boom immobilier apparemment invincible en Europe pourrait-il enfin toucher à sa fin ? Alors que nous faisons face à la hausse des taux d’intérêt et à la pire crise du coût de la vie depuis une génération, certains experts pensent qu’un ralentissement est possible.
La Banque centrale européenne (BCE) a averti en mai que les prix des logements pourraient commencer à baisser si les taux hypothécaires augmentaient plus rapidement que l’inflation.
En effet, les taux d’intérêt influencent la valeur de l’immobilier car ils dictent combien nous devons payer pour emprunter de l’argent. Des taux d’intérêt bas ont tendance à augmenter la demande de biens immobiliers, faisant monter les prix, tandis que des taux d’intérêt élevés font généralement le contraire.
Maisons hors de prix
Les hausses récentes signifient que le logement moyen dans la zone euro est surévalué de près de 15 %, et jusqu’à 60 % dans certains pays, selon les estimations de la BCE basées sur la relation entre les prix des logements et les revenus.
La Commission européenne indique que les coûts du logement ont augmenté dans 24 des 27 États membres depuis 2010. Les points chauds sont l’Estonie – où les prix ont bondi de 174 % – suivie de la Hongrie (+ 152 %) et du Luxembourg (+ 131 %). Les prix ont plus que doublé dans sept États de l’UE depuis 2010.
Les seuls pays de l’UE où les prix de l’immobilier ont baissé sont la Grèce (23%), l’Italie (10%) et Chypre (8%). Mais les prix de l’immobilier grec sont toujours bien au-dessus de ce qu’ils étaient en 2018, après de fortes hausses pendant la pandémie.
Crise du coût de la vie
Bien que l’augmentation des loyers n’ait pas été aussi forte, ils ont tout de même augmenté dans 25 des 27 pays de l’UE depuis 2010. L’Estonie a de nouveau enregistré la plus forte variation, suivie par la Lituanie et l’Irlande.
La hausse des loyers à travers l’Europe ne fera qu’ajouter à la pression sur les budgets familiaux déjà mis à rude épreuve par l’inflation et une crise énergétique qui a conduit à la perspective d’un rationnement de l’offre en Allemagne.
Les gouvernements du monde entier prennent une série de mesures pour lutter contre la crise du coût de la vie, notamment d’importantes subventions aux transports publics en Espagne, des hausses du salaire minimum au Kenya et des réductions d’impôts sur le carburant et les biens essentiels en Inde.
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